Le Comité Laïc de Coordination demande la dissolution de l’Assemblée Nationale

Le Comité Laïc de Coordination demande la dissolution de l’Assemblée Nationale

Le Comité Laïc de Coordination revient en scène. Le C.L.C. annonce qu’en collaboration avec un certain nombre de ses partenaires de la Société Civile, il organisera une manifestation nationale, ce dimanche 19 juillet 2020, afin de protester contre la désignation de Ronsard Malonda pour présider la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante.

Comme on le sait, deux autres manifestations ont déjà eu lieu pour cette même fin, malgré l’état d’urgence : la première, organisée par l’UDPS le 9 juillet alors que la seconde a été réussie, lundi 13 juillet dernier, par la coalition Lamuka. La marche du C.L.C.

Franchit un palier que ni l’UDPS ni Lamuka n’ont abordé. Elle va exiger en sus la dissolution de l’Assemblée Nationale : c’est elle qui a entériné la désignation controversée de Ronsard Malonda pour remplacer le dénommé Corneille Nangaa dont il a été un très proche collaborateur et qui avait cristallisé la colère et le ressentiment à la suite du chaos électoral de décembre 2018.

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Dissoudre une institution inutile et nocive

Pour le Comité Laïc de Coordination, organisation d’obédience catholique dont la mission est de défendre les intérêts du peuple et de garantir, dans la mesure de ses moyens, le respect des lois de la République, l’Assemblée Nationale n’a pas opté pour la protection des principes de la démocratie en choisissant Ronsard Malonda : elle a plutôt joué, d’après le Comité Laïc de Coordination, une partition partisane visant à plomber à l’avance les élections législatives et présidentielles de 2023 dans le seul but de pérenniser la mainmise  du camp Kabila sur le processus électoral et le pays.

Cette manœuvre a donc discrédité définitivement le parlement « qui a ainsi prouvé sa parfaite inutilité et son évidente nocivité », pour reprendre les mots des ténors du C.L.C.

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Mais dans leur ligne de mire, ils ont aussi et surtout le président de la République qui, d’après la Constitution, a le pouvoir de dissoudre le parlement. Si Félix Tshisekedi a évoqué par le passé cette éventualité, il n’en a plus été question depuis sa passe d’armes avec la présidente du parlement (Jeanine Mabunda) qui, à son tour, avait menacé Felix Tshisekedi de destitution « pour haute trahison ».

Les marches du C.L.C. visent une clarification au sommet

Clairement, les manifestations du Comité Laïc de Coordination visent la coalition F.C.C. – CACH pour qu’on en finisse avec des calculs sournois et des achats des consciences au détriment du grand nombre. Comment va-t-on réagir du côté du Gouvernement Ilunga et de l’Hôtel de Ville ?

Quel sera l’attitude de Félix Tshisekedi lui-même ? On ne peut vraiment rien prévoir à cause de l’ambivalence de la coalition au pouvoir : le F.C.C., plus personne n’en doute, est à la manœuvre pour garder la CENI sous sa coupe afin de rester maître du jeu tandis que la base de l’UDPS rêve de pouvoir déboulonner une bonne fois pour toutes le « système Kabila ».

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Tshisekedi quant à lui sait que cette dissolution ne se fera pas d’une simple chiquenaude, entre les contraintes légales et la malignité du Front Commun pour le Congo qui joue sa survie.

Répondant à des journalistes lors de sa visite à Brazzaville hier, Tshisekedi affirmait que la coalition au pouvoir va tenir la route contre vents et marées, ajoutant même que des délégués des deux mouvances (FCC et CACH) discutent actuellement pour que tous « regardent dans la même direction ».

Bien sûr, il était impensable de croire qu’il pouvait étaler ses cartes dans ce jeu de poker menteur en cours au sommet de l’ En tout état de cause, comme les manifestations précédentes de protestation – celles de l’UDPS et de Lamuka –, les marches du C.L.C. devront se passer d’une quelconque autorisation, avec le risque de provoquer des incidents souvent regrettables parce que meurtriers. Les dés sont jetés.

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