Après deux ans en prison, un voyage en Europe pour de soins, et un acquittement négocié, Vital Kamerhe a fait sa rentrée politique. Le retour de l’enfant terrible de la scène politique congolaise. Accolade avec Félix Tshisekedi, signe de réconciliation et dire au monde que le procès 100 jours n’était qu’une farce faite à dessein.

Vital Kamerhe est redevenu le politicien d’avant, encore utile à la nation comme il le dit lui-même. Cette utilité dont se targue VK est multidimensionnelle, puisque qu’il représente une manne pour des candidats en lice pour la présidentielle de 2023. Tous voudraient bien bénéficier de son soutien, à cause de sa popularité et son influence inégalées dans la partie orientale de la RDC. Félix Tshisekedi l’a compris. S’accrocher à Vital Kamerhe c’est se donner un second souffle dans l’épuisant marathon vers 2023, quitte à oublier la cinquantaine de millions de dollars disparus du trésor public telle une feuille brûlée exposée au courant d’air.

Tournée à l’Est comme une répétition avant l’épreuve

Dans les secrets du roi, il se mijote une élévation de l’ancien président de l’Assemblée Nationale à un rang important. Il pourrait d’après des sources bien informées, devenir « ambassadeur ou haut représentant de Félix Tshisekedi pour la pacification de l’Est ». Ainsi la grande tournée du président de l’UNC à l’Est, tombe à point nommé.

Il est moins question d’une simple rencontre ou retrouvailles avec sa base, au contraire, une mission officielle, sournoisement financée par Kinshasa, au motif de permettre à l’ancien locataire de la Prison centrale de Makala de se faire une idée globale de la situation dans cette zone du pays. Sonder le problème sécuritaire et en comprendre l’essence, pour enfin être en mesure d’enfiler le costume de « Pacificateur », son légendaire pseudonyme. Rien d’anodin que le dircab honoraire de Fatshi ait prévu des descentes dans plusieurs territoires et localités du Kivu profond. Une répétition de l’opération pacification dont il sera bientôt porteur de charges selon les calculs politiques.

Les enjeux d’une tournée grandeur nature

À partir du 12 septembre, Vital Kamerhe entame une tournée de 15 jours dans la zone Est de la RDC. Tout commencera par Goma. Puis viendra le tour de Masisi, Lubero, Bukavu, Katana, Kavumu, Miti, Butembo, Uvira autre Kisangani. L’agenda de l’allié de Félix Tshisekedi est lourd, il posera ses pieds dans pas moins de 15 lieux. Si la mission n’est encore formellement communiquée par son parti politique, en lisant les signes du temps, l’on peut se dire que c’est au prêche de la paix que se donnera à cœur de joie l’homme de Walungu. Des appels à renoncer aux armes seront lancés, et là, un des enjeux (non-dits) de la tournée de celui que les populations de l’Est ont appris à écouter.

La crise sécuritaire accentuée par l’agression des rebelles M23, avec l’occupation de la cité stratégique de Bunagana intrigue plus d’un Congolais. Sans être officier militaire, ni membre du gouvernement, Vital Kamerhe a conscience que son apport dans la restauration de la paix dans sa région d’origine est vivement souhaité. La connaissance qu’il a des réalités du terrain constitue un atout à mettre au bénéfice du pays. La RDC a le front courbé devant son voisin rwandais, qui, en plus d’attaquer, tuer et occuper illégalement une partie du territoire congolais, n’a nullement été inquiété par la communauté internationale.

À l’unanimité, les Congolais ont conclu que la solution ne proviendra que d’eux-mêmes. Vital Kamerhe faisant de ces compatriotes à même de dire et proposer des pistes que l’on tienne pour efficaces, est attendu au tournant à travers sa tournée orientale.