En RDC comme ailleurs en Afrique, la dernière déclaration du Chef de l’Etat congolais sur le vaccin Astrazeneca continue de susciter une forte polémique. Cette fois, c’est Yap Boum, épidémiologiste et représentant Afrique pour Épicentre, la branche de recherche de Médecins Sans Frontières qui livre son analyse à nos confrères de TV5MONDE.

Alors que la campagne de vaccination en Afrique peine à atteindre ses objectifs. Le manque de doses, ainsi que la suspicion de la population et de certains dirigeants sont indexés comme étant les facteurs majeurs du ralentissement de ce processus. Les récentes sorties médiatiques du président congolais et président en exercice de l’Union Africaine Félix Tshisekedi qui dit rejeter le vaccin AstraZeneca ne pourront qu’empirer les choses estiment plusieurs analystes.

Félix Tshisekedi : « J’ai bien fait de ne pas me faire vacciner. »

Réagissant à cette déclaration du Chef de l’Etat congolais, l’épidémiologiste camerounais s’inquiète des conséquences fâcheuses. ‘’ … Du coup, le public, même averti, ne va pas massivement se faire vacciner. Ce matin je donnais cours à une cinquantaine d’épidémiologistes. Seuls quatre étaient vaccinés. Le facteur d’hésitation, qui revenait le plus, c’était le doute sur ce vaccin. ‘’

Et d’ajouter dans un autre registre, ‘’ Je pense que c’est avant tout la conséquence de cette mauvaise communication dans un premier temps. Le vaccin est homologué par l’OMS. Il est attribué à la population. ‘’

Rappelons par ailleurs que malgré le fait qu’il soit autorisé et validé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le vaccin Astrazeneca n’est pas encore reconnu par l’Union Européenne et n’arrive pas à convaincre une partie de la population ni même de certains dirigeants du continent africain où il est prévu.