Jeux de la Francophonie : Amos Mbayo à la barre !

Jeux de la Francophonie : Amos Mbayo à la barre !

Les préparatifs des Jeux de la Francophonie semblent aller bon train. En tout cas, c’est ce que l’on veut bien nous faire croire… alors que de petites manigances, de petits calculs mesquins et forcément de gros ratés s’accumulent. Et tout ce petit jeu fait que chaque fois qu’on pense avoir fait un pas en avant, on en fait trois en arrière en réalité.

Tenez, la question des infrastructures sportives va devenir de plus en plus problématique dans la perspective des Jeux de la Francophonie, même si l’on fait semblant de ne pas le voir. Jusqu’ici, Amos Mbayo, le ministre des sports, a fait le forcing pour obtenir la délocalisation du Village des Jeux, de l’hébergement des participants et des différents complexes sportifs pour le seul et unique site de Tata Raphaël.

Cela veut dire que le ministre des sports et ses ‘experts’ veulent faire tenir dans les espaces autour du stade Tata Raphaël (lui-même en pleine réhabilitation) des bâtiments où l’on pourrait loger 4000 personnes, des terrains d’entraînement ou de réchauffement, une piscine olympique ainsi que des stades et des gymnases pour le handball, le basketball, le football, etc. et même des salles de sport pour la boxe…

Tout pour le handball

Lorsqu’on connaît la configuration de Tata Raphaël, on reste ébahi : comment, diantre, vont-ils faire ? A tout ceci il faut ajouter le fait que le Centre Ujana qui occupe une bonne partie de l’espace a, selon ses responsables, un contrat en cours, en bonne et due forme, qu’ils vont défendre bec et ongles, disent-ils.

Lors de notre descente sur les lieux, beaucoup de gens nous ont susurré qu’Amos Mbayo (ministre, mais néanmoins « autorité morale » du handball) est en train de faire des pieds et des mains pour pouvoir se taper deux stadiums de handball au sortir des Jeux, même s’il faut pour cela saborder le rugby, un sport en progression constante et dont le terrain va être simplement spolié au profit du handball d’Amos Mbayo. L’idée de celui-ci serait de consolider son présent et son futur de dirigeant du handball, de se construire à peu de frais une gloriole dans ce sport…

Il faut s’arrêter un peu sur la personnalité d’Amos Mbayo pour comprendre. C’est un homme qui ne craint ni les scandales ni les incohérences, lui qui est ministre des sports, président du comité olympique congolais, numéro 1 de la fédération de handball et qui passe par-dessus les accusations de conflit d’intérêt, de détournement éhonté et honteux des deniers publics, même quand c’est un organisme aussi sérieux que le CIO qui l’accuse, après un audit du Price Water Gouse Coppers et de nombreuses plaintes de sportifs congolais.

Le scandale en ce qui concerne le Stade Tata Raphaël éclatera lorsqu’on se rendra compte, comme pour le fameux ‘‘procès-des-100-jours’’, que le Ministre Amos Mbayo veut brouiller les pistes d’un premier financement de la réhabilitation du Stade Tata Raphaël avec le chantier labyrinthique qu’il tient à lancer pour les Jeux de la Francophonie. A-t-il seulement rendu compte pour le premier « projet Tata Raphaël » ?

Le ministre des sports est tellement envahissant que Mbayo semble croire qu’aux Jeux de la Francophonie, la culture ne compte pas vraiment. L’homme aurait ainsi proposé à Jean-Marie Lukundji (invisible et inaudible ministre de la Culture), d’organiser certains concours culturels… sur le boulevard Triomphal pour faire de la place au sport…

Le stade Tata Raphël, envers et contre tout

Aujourd’hui, au moment où les concours culturels des Jeux de la Francophonie semblent pouvoir se recaser à la FIKIN, la Foire Internationale de Kinshasa, la bataille d’Amos Mbayo se poursuit. Il reste décidé de mettre à Tata Raphaël tout ce qui doit se construire, avec encore et toujours une fixation particulière sur le handball qu’il veut doter d’installations modernes envers et contre tout. Il veut avoir aussi dans sa gibecière le Village des Jeux, les hébergements, le Village des partenaires…

Il est clair que si on veut éviter des abus et des déboires autour de l’organisation des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, Antoine-Félix Tshisekedi et Ilunga Ilunkamba devraient brider et réfréner les ardeurs et les excès du ministre Mbayo qui cachent mal une bien mauvaise gouvernance de l’organisation des Jeux. Et on sait qu’un échec de ces Jeux serait indubitablement porté au passif de Tshisekedi. Qu’on se le dise.

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