Bunagana sous silence : ‘‘Diplomatie-en-attendant-la-guerre’’ ou ‘‘diplomatie-jamais-la-guerre’’ ?

Bunagana sous silence : ‘‘Diplomatie-en-attendant-la-guerre’’ ou ‘‘diplomatie-jamais-la-guerre’’ ?

La question se pose depuis que Tshisekedi est aux affaires parce qu’il avait dit que la pacification de l’est du pays serait sa priorité. Quelle stratégie a-t-il vraiment mise en place ? Autre question : au jour d’aujourd’hui, à qui appartient Bunagana ? On dirait que plus personne ne veut regarder du côté de cette bourgade-martyre.

Depuis l’occupation de cette cité du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, tous les regards sont tournés plutôt vers Luanda et ses pourparlers clairs-obscurs. On dirait que reprendre Bunagana n’est pas dans l’agenda de ceux qui disaient qu’ils ne laisseraient pas un pouce du territoire national aux rebelles et à leurs alliés objectifs.

Alors que le M23 affirme haut et fort ne pas être concerné par les accords signés par Tshisekedi et son ‘‘frère’’ Kagame, l’opinion cherche sans doute à comprendre quelle est vraiment la diplomatie de Félix Tshisekedi : préparer la vraie guerre ou ne jamais y penser et garder la tête dans le sable, à la manière de l’autruche, en imaginant que les 80 millions de Congolais seront en train de regarder ailleurs.

“Diplomatie-en-attendant-la-guerre’’ ou “diplomatie-jamais-la-guerre” ?

L’on ne peut pas s’empêcher de se poser cette question, parce qu’il s’agit là d’une histoire d’intégrité du territoire national et que tout le monde veut des résultats, de vrais résultats. Si Bunagana est toujours entre les mains des rebelles, et si Kinshasa se contente de la « diplomatie », sans en expliquer les contours, le régime actuel en sait plus qu’il ne l’affirme sur la résurgence du M23. D’où, l’inévitable (et terrible) question : à quoi a vraiment servi la diplomatie de Félix Tshisekedi ?

Le M23 impose son administration

Ce qu’on apprend maintenant dévaste les consciences. Des sources administratives à Rutshuru confirment la nomination, par le M23, des responsables administratifs dans la région sous son occupation, notamment dans quelques villages du groupement de Jomba (Nord-Kivu), depuis samedi 23 juillet. Cette extension de l’occupation des alliés du Rwanda intervient plus d’un mois après la prise de la cité de Bunagana. Le mouvement terroriste à la solde de Kagame (même la Monusco l’a confirmé) aurait instauré une taxe de 10 USD par mois et par ménage. Cet esclavage, n’est-ce pas une des retombées de la diplomatie mollassonne ou collaborationniste de Fatshi ?

En tout état de cause, la population du Nord-Kivu est sous les ordres de deux pouvoirs, et ceci ne semble pas donner des insomnies aux stratèges du pouvoir rdcongolais.Félix Tshisekedi, vraiment chef de guerre ?L’administration militaire du Nord-Kivu n’ignore pas la situation des entités sous le contrôle du M23. Cette occupation terroriste téléguidée par Kigali donne à réfléchir sur la supposée implication complice des autorités congolaises concernant l’insécurité qui sévit depuis plus de 20 ans à l’Est de la RDC.

L’armée de Tshisekedi n’arrive-t-elle pas à repousser l’ennemi?

Le président de la République semble être engagé dans une diplomatie qui empire les choses et accule la population au désespoir. Les fanfaronnades contre la Monusco qu’on a vues ces jours derniers ne sont que l’expression de la désespérance provoquée par l’extrême souffrance. Si Kinshasa imagine que sa diplomatie ‘‘jamais-la-guerre’’ ne laisse pas percer une certaine complaisance face au Rwanda, et au M23 qui continue son installation en RDC en imposant sa propre administration, alors le régime de Félix Tshisekedi serait vraiment totalement dans le déni et la politique de l’autruche. Mais elle est vraiment trop grosse, une autruche, et on est bien trop près de la balkanisation, tout le monde le dit, tout le monde le sait…

La vraie stratégie, c’est remettre l’armée en état, c’est combattre l’ennemi, c’est repousser l’ennemi vers le Rwanda où il a ses bases, vers l’Ouganda où il a ses alliés. Après, on pourrait engager la diplomatie, parler. Sinon, le pays va accepter béatement l’annexion de certains de ses territoires par ses voisins. Et on sait ce que cela signifie.

Alors, ‘‘diplomatie-en-attendant-la-guerre’’ ou ‘‘diplomatie-jamais-la-guerre’’ ? Si c’est du pareil au même, il faut vraiment qu’on change le fusil d’épaule, pour que la République Démocratique du Congo reste… la République Démocratique du Congo.

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