Relance du train urbain de Kinshasa (Metrokin) : chimère ou réalité ?

Relance du train urbain de Kinshasa (Metrokin) :  chimère ou réalité ?

Annoncé en grande pompe le vendredi 13 mai 2022 par le gouvernement provincial de Kinshasa, la nouvelle de la relance du train urbain de Kinshasa (Metrokin) pour lutter contre les embouteillages monstres qui paralysent la circulation dans la capitale congolaise a suscité une lueur d’espoir auprès de la population.

Une première réunion s’est tenue le jeudi 19 mai autour du Ministre des finances avec la participation de plusieurs autorités notamment la ministre d’Etat, Ministre du portefeuille, le Ministre des transports et voies de communication, le Gouverneur de la ville de Kinshasa, le Directeur général du BCECO, le Directeur général de la SCTP et le Directeur général de Metrokin. Il était question d’évaluer les faisabilités d’exécution de ce projet.

Suivant le plan, ce projet s’étalera 300 kilomètres de voie ferrée, avec un délai d’exécution des travaux estimés à 24 mois. La première phase concerne la ligne Gare centrale – Aéroport international de N’djili (25 km), la deuxième reliera les grandes artères de Kinshasa (75 km), la troisième ligne concerne la périphérie de Kinshasa (90 km) et la dernière partira de l’aéroport international de Ndjili à la Commune de Maluku (80 Km).

Comment faire face à la réalité ?

Les coûts d’exécution de ces premières phases des travaux sont évalués à 250 millions d’USD. Cette couverture comprendra aussi la double voie à l’écartement standard, la signalisation, la construction de huit gares, la réhabilitation des ponts N’djili et Tshenke, la construction de deux ponts en hauteur sur l’avenue poids lourds et la construction d’un échangeur à la place Pakadjuma. Le gouvernement avait annoncé à cet effet un premier décaissement de 20 millions USD pour permettre le financement de certaines activités préalables.

Près de deux mois depuis l’annonce de ce projet enclenché, les résultats escomptés tardent à se concrétiser, dans le chef de la population kinoise l’on déplore le manque de préparation adéquate pour manœuvrer ces travaux titanesques.

La réalité est que les voies ferrées sont abandonnées depuis des décennies, elles sont envahies par des constructions, anarchiques. Des habitations, des commerces, des bars voire même des marchés municipaux ont été construit de part et d’autre du chemin de fer sans le moindre espace de sécurité.

De ces 24 mois, soit 2 ans des travaux retenus pour la réhabilitation et la construction de la voie ferrée pour relancer le train urbain de Kinshasa, le gouvernement a envisagé de déguerpir les habitants dans les sites ciblés, combat gagné par la population jusqu’à présent.

Kinshasa est une ville construite pour une population d’environ 400 000 habitants au départ mais qui en compte aujourd’hui près de 17 millions selon les dernières statistiques du gouvernement. De cette urgence, des solutions innovantes et surtout durables concernant le secteur des transports dans la matérialisation de ce projet servira à désengorger de fond en comble le trafic dans la ville.

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