La lutte contre le vol des téléphones en RDC va générer des millions !

La lutte contre le vol des téléphones en RDC va générer des millions !

C’est le vendredi 07 août 2020 que le Ministère des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC) a annoncé, à travers un communiqué dont une copie est parvenue à Sinzili Média, le lancement officiel le 24 septembre prochain, du système CEIR (Registre central d’identification des équipements) appelé « RAM » (Registre des appareils mobiles) en RDC.

Ce projet qui vient à point nommé pour soulager les Congolais des soucis de vol et contrefaçon des téléphones, nous inquiète cependant du fait des ressources qu’il va générer et de la gestion qui s’en suivra.

Des avantages réels pour les congolais

L’initiative est louable tant ces problèmes affectent l’ensemble de nos populations. Que ce soit au niveau du Pont Kasa-vubu, des Ronds-Points Victoire, Huileries ou Ngaba, ou encore à l’UPN ou au Marché de la Liberté, des membres de notre entourage proche ont déjà été victime, au moins une fois, d’un vol de téléphone.

Si de plus, celui-ci est un modèle contrefait alors la victime l’est deux fois : d’abord de celui qui lui a pris pour un pigeon en lui vendant au prix d’un authentique, un téléphone ramassé à Nguangzhou, ensuite de celui qui a décidé de s’en autoproclamer nouveau propriétaire.

Selon Séraphin Umba, Directeur de Cabinet du Ministre des PTNTIC et auteur de ce communiqué, le RAM reconnaîtra les appareils contrefaits et bloquera leur accès au réseau au terme d’une certaine période de grâce…les victimes de vol d’appareils mobiles pourront solliciter leur blocage auprès du RAM.

Bien plus, le système sera en mesure de protéger l’intégrité des données stockées et d’empêcher toute utilisation ultérieure, ce qui constituera un effet dissuasif à l’égard des voleurs potentiels.

Le RAM : Une nouvelle affaire des millions !

Les avantages, c’est bien beau ! Mais attention, chaque abonné devra payer une taxe de 1 USD pour les appareils mobiles 2G ou 7 USD pour les appareils mobiles 3G, 4G et plus, pour leur certification par l’ARPTC à travers un enregistrement dans le registre central de la base des données RAM.

Nous avons fait quelques calculs… le secteur de la téléphonie mobile en RDC compte aujourd’hui environ 38 millions d’abonnés, repartis sur les 4 grands réseaux télécoms. Prenons au bas mot, le ratio 2/3 pour les appareils 2G et 1/3 pour les autres, ça nous donnerait à peu près la bagatelle somme de 114 000 000 $ l’an.

Ce montant servira selon le communiqué, pour la rémunération des prestations de l’ARPTC dans le cadre de la mise en place et de la maintenance du RAM. N’est-ce pas un peu trop ? Mais bon…

Pourvu que l’IGF reste dans les parages

Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Les exemples sont pléthores de ces innovations annoncées en grande pompe comme remède miracle aux problèmes des congolais avant de réaliser tardivement qu’il ne s’agissait que d’une combine montée de toutes pièces pour enrichir ses initiateurs. Il ne faudra pas que le RAM vienne rallonger cette liste.

Pendant qu’il est encore temps, nous encourageons les nouveaux inspecteurs de l’IGF d’ouvrir l’œil et le bon pour s’assurer d’une gestion orthodoxe de ces nouveaux millions qu’on va tirer, en grande partie, de la poche du citoyen congolais lambda. J’ai dit !

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