Mobutu Sese Seko : 25 ans dans l’au-delà, le déluge promis sévit

Mobutu Sese Seko : 25 ans dans l’au-delà, le déluge promis sévit

Il y a 25 ans jour pour jour que le Roi du Zaïre s’éteignait à Rabat, au Maroc. À 67 ans, le Maréchal Mobutu Sese Seko dit au-revoir à la terre des hommes le 7 septembre 1997, après avoir régné en maître sur le Zaïre. 32 ans d’un règne totalitaire, réputé dictatorial. Il est celui qui a réussi l’un des premiers coups d’État de l’histoire de l’Afrique, renversant Joseph Kasa-vubu en 1995.

Mobutu, un prophète du malheur ?

Durant son pouvoir, le Zaïre, son Zaïre était un pays digne de sa souveraineté, respecté dans la sous-région. L’armée de Mobutu était parmi les plus puissantes de l’Afrique, mise à contribution par d’autres pays, afin de rétablir la paix.

Longtemps à la tête du pays comme un président-roi, le Maréchal avait réussi à faire taire tous ses opposants, avec son monopartisme. Le Mouvement Populaire pour la Révolution, seul parti politique jusqu’en 1990.

Mais lorsqu’il commença à se sentir menacé, poussé à la porte, le feu président déclara une phrase restée mythique jusqu’à ce jour, reprise dans les écoles et universités du pays. « Avant moi c’était le chaos, après moi ce sera le déluge ». Les Congolais de touts bords ont cette phrase dans un coin de la tête et ne manquent pas de la contextualiser.

La puissance de la parole

Mobutu avait prédit un futur lointain. Aujourd’hui, le temps lui donne raison. Déluge, ce terme employé pour qualifier littéralement une pluie de grêle, et torrentielle qui peut s’abattre durant une longue période et dans une région donnée. Mais le mot rime aussi bien avec galère, souffrance aiguë, débandade.

Le Congo est-il donc tombé dans cette malédiction lancée par son deuxième président ? Le déluge est irréfutable, la RDC est encore au bas de l’échelle, devancé par des pays qui, sous Mobutu, venaient chercher de l’aide à Kinshasa. Aucune industrie nationale forte, la guerre sans répit, la faim sans fin, de centaines de milliers de déplacés, corruption, détournement, tribalisme clientélisme, des politiciens sans idéologie… le pays de Lumumba est dans la traversée du désert. Impossible de ne pas blâmer le feu Maréchal Mobutu Sese Seko.

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