Petits calculs, grosse conséquence: LA R.D.C., VA PERDRE L’ORGANISATION DES JEUX DE LA FRANCOPHONIE

LA R.D.C., VA PERDRE L'ORGANISATION DES JEUX DE LA FRANCOPHONIE

Les observateurs perspicaces ont toujours été pessimistes quant à la capacité de la RDC à accueillir les Jeux de la Francophonie.

L’échec serait consommé si le Covid-19 n’avait pas sauvé notre pays étant donné qu’ils ont été renvoyés à 2022.

Malgré tout, ce qui est en train de se passer va sûrement porter un coup fatal à une organisation qui a fait beaucoup rêver mais qui patauge piteusement.

D’abord, il y a ces gros et honteux problèmes d’organisation et, disons vrai, d’exploitation de ceux qui œuvrent au sein du Comité National des Jeux de la Francophonie.

Non seulement ils évoluent sans bureaux, presque dans la rue, mais en plus ils travaillent sans assurance administrative et ils ne sont pas payés depuis des longs mois.

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L’argent qui circule jusqu’ici pour les Jeux de la Francophonie, c’est juste dans les bureaux ministériels qu’on en voit la couleur alors que le personnel qui est sur la brèche au quotidien (y compris les experts !) travaille dans des conditions abjectes.

Délocalisation du village des Jeux de la FIKIN
à Tata Raphaël : une entourloupe

Concernant les Jeux eux-mêmes, on apprend que le ministre de la coopération internationale (par ailleurs président du comité national des jeux) et son collègue des sports (champion des entourloupes, comme on le sait) s’activent, avec la complicité du président de l’Ordre national des architectes, pour délocaliser le village des jeux, du site unanimement homologué de la FIKIN au stade Tata Raphaël.

Le calcul est simple : si les Jeux viennent au vétuste et délabré Tata Raphaël, il faut détruire tout ce qui est autour du stade pour rebâtir, c’est-à-dire en somme, pour nos excellences, mettre la main sur le pactole des Jeux de la Francophonie.

Où iront alors toutes les activités culturelles qui devaient se dérouler à la FIKIN ?

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Personne ne s’en préoccupe ! Par ailleurs, le ministère des Infrastructures, normalement responsable de tous les chantiers du secteur public ignore tout le dossier Jeux de la Francophonie qui a été refilé en sous-main au président de l’Ordre national des architectes (affaire à suivre !).

Les activités culturelles carrément sabotées

Avec tout ceci, la RDC ne pourra jamais respecter le cahier des charges signé voici bientôt une année avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, ce qui serait gravissime et suicidaire.

Pire : la culture est totalement oubliée, et même sabotée, alors qu’elle apporte une bonne part des activités des Jeux avec une douzaine de disciplines, aussi importantes les unes que les autres, notamment la danse, la chanson, la littérature, la sculpture, la peinture, etc.

Mieux : les Jeux de la Francophonie ne sont pas exclusivement sportifs, comme on semble le croire au cabinet des sports, bien au contraire !

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Du reste, un opérateur culturel nous affirmait récemment que les artistes vont se mobiliser pour désavouer les Jeux et se retirer en bloc, de manière à montrer à la face du monde francophone toutes les magouilles qui se cachent derrière les gesticulations des responsables gouvernementaux.

Quand Tshisekedi donne l’estocade aux Jeux de la Francophonie

Des pseudos études techniques que l’ONA (ordre des architectes) auraient effectué révéleraient que le sol de la Fikin exige de grandes dépenses pour l’érection d’infrastructures viables.

Ces études ont été contredites depuis par les spécialistes.

Autres nouvelles, on apprend, de source généralement bien informée, que c’est le président Félix Tshisekedi qui aurait lui-même demandé la délocalisation des Jeux puisque la présidence de la République aurait déjà signé un contrat (encore un !!) avec des partenaires étrangers à qui la foire va être cédée dans le cadre d’un projet dont personne n’a vu un simple début de commencement.

Réalité ou faux-fuyant imaginé par Amos Mbayo Kitenge et son entourage pour rouler la culture dans la poussière ? En tout cas, c’est certainement une raison de plus pour dessaisir le Congo des Jeux de la Francophonie.

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Alors, que dit le ministre de la Culture Jean-Marie Lukunji, de tout cet imbroglio ? Il semble totalement dépassé, au grand désespoir des culturels !!

Le Comité Exécutif, lui, garde un silence acrimonieux qui traduit bien son désaccord devant des initiatives qu’il ne fait que subir. A coup sûr, la République Démocratique du Congo est au bord d’une véritable humiliation.

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