Tous les observateurs ont remarqué que le Mouvement de Libération du Congo était en pointe lors de la dernière manifestation de la coalition Lamuka.

A Kinshasa, le président du MLC Jean-Pierre Bemba, la Secrétaire Générale tout comme des députés MLC ont battu le pavé, parfois accompagnés de leurs membres de famille.

Faisant un premier point sur cette marche organisée par la coalition Lamuka, la Secrétaire Générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Eve Bazaïba, a salué l’engagement et la détermination de la population kinoise qui s’oppose au déclin de la République Démocratique du Congo comme tous les Congolais. 

Selon elle, cette déchéance est un résultat du deal qu’elle qualifie d’« incestueux » entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, d’une part, et entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH), d’autre part.

En fait, l’UDPS n’a pas le pouvoir

Réputée pour son franc-parler, Eve Bazaïba ne mâche pas ses mots lorsqu’elle évoque les enjeux de l’heure au pays : « Le dollar s’échange à 2.000 francs congolais, la gouvernance est défaillante étant donné que la corruption, les détournements, l’insécurité règnent partout.

Huit pays voisins envahissent la RDC, notre pays. Du jamais vu ! ». Madame Bazaïba – qui est devenue une des voix fortes de la coalition Lamuka – apparaît ainsi totalement scandalisée dans une vidéo enregistrée à l’occasion de la marche organisée par cette coalition le lundi 13 juillet,  à Kinshasa et sur l’ensemble du territoire national.

La dame de fer du MLC a aussi tiré à bout portant sur l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Elle ne comprend pas pourquoi le parti présidentiel ne cesse de marcher dans la rue alors même qu’il est au pouvoir depuis le 24 janvier 2019.

« On marche pour arracher le pouvoir, mais quand on est déjà au pouvoir et qu’on continue à marcher, c’est que le pouvoir est ailleurs », a-t-elle assené.

Le porc commence à manger ses petits

Et la conclusion de Eve Bazaïba est cinglante contre le parti présidentiel et la coalition qu’il forme avec le parti de l’ex-président Kabila : « le porc commence à dévorer ses propres enfants, l’un est en prison (ndlr: l’ex-directeur de cabinet de Tshisekedi, Vital Kamerhe) et quelques autres ont été tués (ndlr : notamment des ‘‘combattants’’ tombés lors de la dernière marche anti-Malonda organisée par l’UDPS) ».

La plateforme Lamuka avait appelé à une marche, dans la capitale et dans toutes les provinces, afin de protester contre la désignation cafouilleuse de Ronsard Malonda, à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), par les confessions religieuses et l’entérinement de ladite désignation par l’Assemblée nationale.

On se souvient que l’UDPS était aussi descendue dans la rue pour le même motif, le jeudi 9 juillet dernier.

Le bilan avait été d’au moins 3 morts et plusieurs blessés du côté des manifestants ; ceux-ci avaient, quant à eux, vandalisé et incendié un siège fédéral du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPPRD) de Joseph Kabila, celui du Parti Travailliste de Steve Mbikayi (membre de la coalition au pouvoir), de même que l’église Armée de l’Éternel sur le boulevard Sendwe.